Pourquoi Est-ce que je l'aide ? Je n'arrive pas à répondre à cette question. Je me dis que si je le ramène c'est pour en faire un animale de compagnie mais... au fond de moi je suis sûr qu'il y a une autre raison.

L'hybride ne bouge pas mais cela se voit qu'il souffre. Il manque de tomber plusieurs fois mais heureusement, je suis là pour le tenir et reste silencieux. Plus nous avançons, plus les gens se retournent sur notre passage, je n'aime pas ça du tout... Il ne manquerait plus que le soleil soit encore là tient...

" J'en peux plus... "

A peine eût-il dit sa phrase qu'il s'écroula, m'entrainant au sol avec lui. Je pose un genou à terre, laissant l'hybride reposer sur ma jambe.
Ma maison n'était plus très loin... il lui fallait vraiment des soins et vite. Mais pourquoi je me préoccupe autant de son état ?! C'est qu'un hybride ! Un animale dans un corps à moitié humain !

Je soupire et le prend dans mes bras tel une princesse, il n'est pas très lourd, ça va, je fais attention à ses ailes et me relève doucement sous le regard étonné des passants. Je les ignore, tout simplement et me remet en route.

Je continue ainsi de marcher jusqu'à ma demeure, l'hybride toujours dans mes bras. Une fois arrivé, j'ouvre et ferme la porte d'un coup d'épaule et allume la lumière. Je me dirige vers le salon, qui est sans doute la plus grande pièce de la maison qui est déjà très grande en elle-même, et l'installe sur le canapé.

"On va soigner tout ça..."

Je part à la salle de bain et vais y chercher des bandages puis au garage pour y prendre un morceau de bois idéal pour faire une atèle. Je m'emmènerai chez un spécialiste plus tard. Je reviens près de lui et lui fabrique un soin improvisé mais qui devrait tenir.
Je frotte mes mains gantées et m'installe sur une chaise juste à côté, un livre en main en attendant qu'il se réveille.

Je n'arrivais pas vraiment à discerner ce qu'il se passait autour de moi, tellement j'étais à l'ouest. Je ne cherchais même pas à me débattre ou quoi, me laissant porter par l'homme que j'avais croisé il y avait de ça quelques minutes. Je l'avais entraîné dans ma chute, mais ce dernier avait quand même eut le temps de se rattraper, ainsi que moi par la même occasion. Pourquoi m'aidait-il ? Les humains ne sont pas aussi généreux d'habitude... Ce n'est pas dans leur nature, ils sont plutôt fourbes. Méfiance, méfiance, je ne sais pas quel est le véritable caractère de cet homme. Il a beau être gentil avec moi pour le moment, je restais sur mes gardes. Mais pour l'heure, je finis par m'évanouir, laissant le brun se débrouiller seul pour me ramener chez lui.

* * *

Je ne sais pas combien de temps j'ai gardé les yeux fermés, mais je sentais que cette petite sieste me faisait le plus grand bien. Mes sourcils se froncèrent légèrement, signe que je commençais à émerger de mon sommeil. Puis une paupière s'ouvrit, puis l'autre. Quel confort... Un canapé ? Jamais je n'ai eu le droit de monter sur l'un de ses meubles. Moi ? J'avais uniquement le droit de dormir sur le sol, enchaîné comme une bête de foire. J'étirais mes ailes comme je le faisais à chaque fois que je me réveillais, mais non seulement ma fracture me rappela à l'ordre, mais en plus je ne pouvais plus bouger mon aile comme je le souhaitais. Et en regardant de plus près, je vis une sorte d'atèle. Je ressentais toujours de la douleur, mais au moins, elle se remettrait bien en place.

D'un geste lent, je me redressais sur le fauteuil en me frottant les yeux, posant ces derniers sur mon « sauveur ». Je le dévisageais un long moment avant d'ouvrir mon bec.

« Pourquoi avoir fait tout ça pour moi ? »

Qu'attendait-il de moi en retour ? On ne fait pas les choses gratuitement dans le monde des humains. Ils sont tellement vicieux, que même s'ils se montrent gentils, il faudra toujours faire quelque chose pour les satisfaire. En attendant une réponse de sa part, je regardais tout autour de moi, fixant chacun des objets qui formaient sa décoration d'intérieur. Dès que mon aile sera remise en place, il faudra que je rejoigne la forêt, pas question de rester dans les pattes de cet homme...

L'hybride se réveille doucement et se redresse avant de me regarder, j'avais attaqué ma lecture et je lève les yeux de mon livre, le regardant par dessus mes lunettes. Lorsque nos regards se croisent une sorte de frisson parcoure tout mon corps, allant de ma tête jusqu'à mes pieds, tout en longeant ma colonne vertébrale.

« Pourquoi avoir fait tout ça pour moi ? »

Je reste neutre et me lève, décidant d'éviter sa question je me dirige vers la cuisine et pose mon bouquin sur le bar. Pourquoi je ne veux pas lui répondre ? Tout simplement parce que moi-même je n'ai pas la réponse à cette question.
Ce n'est pas dans mes habitudes d'agir de la sorte.

"Ca va mieux ? Tu veux manger quelque chose ?"

Je remonte nerveusement mes lunettes. Cela fait des années que je n'ai pas réellement parler à quelqu'un. Encore moins à un hybride... aussi beau...
Woh attends... Je suis nerveux, gentil avec lui, je le trouve pas dégueu physiquement... Est-ce que je... non, non, non ! Impossible !
Je jette un coup d'œil vers lui. Il paraît si faible... c'est exquis... je me sens vraiment fort et ça, j'adore. Je restais jusque là neutre mais un sourire se dessine sur mon visage. Ni moqueur, ni sadique, entre les deux.

"Au fait, comment tu t'appelle ?"

Je sors des ingrédients et des ustensile avant de les poser sur le plan de travail. Je vais me préparer quelque chose et lui préparer aussi un petit truc si jamais sa réponse est positive. Je prend quelques œufs et une laitue bien fraîche, une omelette et une salade, c'est correct non ? En plus je ne sais pas ce qu'il mange.
On m'a toujours dit que je cuisinait très très bien, même les choses les plus simples. Je claque les œufs dans une poêle huilé à la margarine et surveille ma future omelette.

Je venais d'émerger et l'homme devant moi ne semblait pas vraiment vouloir me répondre, préférant tourner autour du pot. Je n'en tins pas forcément rigueur, préférant continuer mon observation sur son intérieur. J'avais déjà oublié la sensation de chaleur quant on se trouvait dans une maison, on ressentait parfaitement le confort qui s'en dégageait. L'humain me demanda si j'avais faim... Je restais un long moment silencieux avant de lui répondre, d'un ton des plus neutre.

« Non... Je ne veux rien manger. »

Mais mon estomac, comme pour me contredire, se mit à grogner de toutes ses forces, mettant mon côté orgueilleux en miettes. Ahem, je faisais comme si de rien n'était, ne voulant pas paraître plus faible que je ne l'étais déjà. Je suis capable de ne pas manger juste pour ma fierté. Oui je sais, c'est con, mais j'ai jamais dis que j'étais intelligent... Bref. Je poussais un long soupire, me redressant un peu mieux sur le canapé et grimaçant un peu. Ca faisait un mal de chien, combien de temps j'allais rester avec ce truc là ? J'avais l'air fin avec cette atèle sur l'aile. Alors que je me levais lentement, l'homme de tout à l'heure m'adressa de nouveau la parole alors qu'il préparait quelque chose à manger. Je fis un rapide tour du propriétaire avant de le rejoindre dans la pièce, gardant tout de même une certaine distance avec lui.

« Akumu... Et vous ? Quel est le nom de mon sauveur ? »

Je n'étais en rien reconnaissant, j'étais plutôt ironique dans mes paroles. J'avais une dent contre les humains, et je le lui faisait bien comprendre. Lâchant un autre soupire, je vins poser mes fesses contre une table, observant les moindres faits et gestes de l'individu.

« Je vais devoir garder ce machin combien de temps accroché à mon aile ? J'compte pas m'éterniser ici... »

Je ne voyais franchement pas pourquoi il m'était venu en aide, surtout que je comptais bien repartir d'ici une fois remit sur pieds. Car comme il me l'a dit, dans mon état actuel, je ne ferai pas long feu.

« Non... Je ne veux rien manger. »

Hmpf... son estomac dit le contraire, j'ai beau être un humain j'ai l'ouïe fine. Je continue de préparer à manger, assaisonnant mon omelette avant de la déposer dans une assiette pour nettoyer ma salade. Pendant ce temps, l'hybride fait un tour de la maison, je ne lui dis rien...pas encore. Il revient alors que je dispose mes aliments dans mon assiette.

« Akumu... Et vous ? Quel est le nom de mon sauveur ? »

Une pointe d'ironie ponctue ses mots, se moquerait-il de moi ? Akumu... c'est un bien jolie prénom je trouve, trop beau pour être celui d'un piaf à corne. Il s'assoit sur la table, il ne devrait pas faire ça, là je vais me montrer moins sympathique...

« Je vais devoir garder ce machin combien de temps accroché à mon aile ? J'compte pas m'éterniser ici... »

En posant mon assiette, je lui pince les fesses avec force afin de le faire descendre de ma table qu'i n'est pas faite pour recevoir son petit fessier d'hybride. Il ne compte pas s'éterniser ? Mais moi je compte bien le garder avec moi ! Il suffit que je le mette en confiance... et qu'après... j'en fasse ce que je veux.

"Je m'appelle Yurei. Yurei Black."

Pourquoi je lui divulgue mon nom de famille ?! Je ne le dis jamais à personne d'habitude ! Enfin bref... Je repense à son ventre criant famine et va chercher une seconde assiette dans laquelle je dépose un quart de mon omelette, je veux bien être gentil mais je vais pas tout lui donner non plus.

"Et je suis écrivain, pas médecin. Je ne sais pas combien de temps tu va devoir garder cette atèle mais temps que tu ne sera pas guéri, tu restera ici."

Je m'attable tranquillement. Enfin bon... je veux qu'il reste ici avec moi, pour toujours. Mais je pense qu'il vaut mieux éviter de lui dire. Rien de tel pour briser la confiance de quelqu'un.

"Si dans deux jours cela n'a pas évoluer, en bien, je t'emmènerais chez le vétérinaire. Maintenant mange, ça va te faire du bien."

D'un sourire et d'un regard, je lui fais comprendre que j'ai entendu son estomac tout à l'heure et que sa fierté à deux sou d'hybride face à un humain, j'en ai rien à faire. Sans attendre une réponse ou une remarque, je commence à manger. Les plats semblent avoir plus de goût que quand je suis seul. De la compagnie me serait-elle bénéfique ?

Cet idiot d'humain me pince les fesses, chose franchement désagréable qui m'oblige à descendre du plan de travail. Je fronçais les sourcils, le fixant l'air de dire " Ne recommencez pas ça ". Il prépara quelque chose à manger, ça sentait bon, et mon estomac semblait ne plus pouvoir tenir en place. Bon, okay, j'avais bel et bien la dalle. Mais que voulez vous, je suis trop orgueilleux pour l'avouer. Un soupire s'échappa de ma gorge, mauvaise nouvelle, je devais rester ici. Quelle plaie, je quitte un humain pour en avoir un autre. Le brun prit place à sa table, alors que je ne bougeais pas d'un pouce. Croit-il vraiment qu'en deux jours, une fracture peut évoluer ? Je ne pense pas, mais bon... Si ça lui fait plaisir.

Je plissais doucement les yeux, puis pris place à mon tour. Il m'avait préparer une assiette... Ça ne ressemble pas à de la bouillie comme me le faisait mon ancienne maîtresse. D'ailleurs, il faudrait peut-être que je lui dise que j'appartiens encore à cette folle, officiellement. Entre deux bouchées,,je le décidais à lui parler.

" Au fait... J'appartiens à quelqu'un. Enfin, ce quelqu'un est complètement taré. Alors si vous comptez le garder quelques jours chez vous, vous allez certainement finir par avoir des ennuis. Sauf si elle ne lance pas d'avis de recherche."

C'était pas trop mauvais son petit plat, là. C'était même vachement bon. Jamais je n'avais mangé aussi bien, sa cuisine ayant bien meilleur goût que l'autre timbrée. Mangeant avec appétit, je me sentais déjà un peu mieux niveau forme, moins vaseux. Comme oui, un peu de nourriture et c'est repartit ! En revanche, je ne savais pas trop quoi dire de plus pour alimenter la conversation. Alors je restais silencieux tout simplement. S'il voulait me parler ou poser de questions, je répondrai sans rechigner... Enfin j'essaierai du moins.

Une fois l'assiette finie, je débarrassais ma place tranquillement, puis, je partais à la découverte de mon nouvel habitat. Bien évidemment, j'aimais jouer ma vmauvaise tête, alors si je pouvais fouiller et foutre un peu le bazar... Testons les limites de cet humain...

Heureusement, l'hybride accepte la nourriture que je lui ai préparer. J'espère que cela est a son goût. Entre deux bouchés, il décide de parler un peu, c'est vrai qu'il n'est pas très bavard... ou tout simplement pas en confiance.

" Au fait... J'appartiens à quelqu'un. Enfin, ce quelqu'un est complètement taré. Alors si vous comptez me garder quelques jours chez vous, vous allez certainement finir par avoir des ennuis. Sauf si elle ne lance pas d'avis de recherche."

Il appartient déjà à quelqu'un  ? Donc c'est un... rebelle docile ? Pfeu, c'est ridicule, pour moi ça à toujours été soit l'un soit l'autre. Après peut être que la folle en question l'a forcé ? En fait je m'en fiche un peu, je compte bien faire cet hybride mien. Et puis de toute façon s'il s'est enfuie c'est qu'elle s'en occupait mal.

Akumu, une fois son omelette finie, se lève et... il débarrasse son assiette ? Mais c'est qu'il est bien élevé le petit ~ Puis il part pour sûrement faire un petit tour de ma maison et se repéré. Il faut que je lui trouve une chambre... pas la mienne en tout cas... rien que cette simple pensée me fait rougir... la chambre d'amis suffira amplement. Je me lève à mon tour et débarrasse le reste de la table. Une fois que cela est fait, je retourne dans le salon.

"Akumu, viens là s'il te plaît. Je vais te montrer où tu va dormir."

Au fond de moi, même si j'essai de me le cacher, je prie pour que la maîtresse de l'hybride ne lance pas d'avis de recherche. La solitude me tue de jour en jour et maintenant qu'Akumu est là, je me rend compte qu'être seul ne me plait guère en fin de compte. Mais je doute qu'il accepte de rester. A moins que je ne gagne sa confiance ce qui va être difficile.

"J'espère que tu n'a pas peur des espaces trop grands."

Et oui parce que, cette chambre est vraiment très grande, comme le reste des pièces de la maison. Il me semble que la plus grande de toutes est ma propre chambre, bien que le salon aussi soit immense.